L'économie des choses que l'on compte toujours repose sur l'existence de choses que l'on ne compte jamais !
Imaginons que l’économie de marché soit un immeuble et que les services écosystémiques soient les fondations de cet immeuble. Il est évident que la stabilité de cet immeuble repose sur des fondations qui sont stables et résilientes.
Imaginons maintenant que la croissance consiste à vouloir faire grandir cet immeuble toujours plus haut. Mais cette croissance n’est pas sans incidences sur la qualité des fondations. En effet, toute production engendre nécessairement toute sorte de nuisances, d’externalités négatives, comme l’érosion de la biodiversité, la pollution, le réchauffement climatique ou les pics de production. C’est ce que l’on appelle l’impossible découplage : il est impossible de produire sans générer de nuisances par ailleurs.
Les hommes ne polluent pas pour le plaisir, ils polluent tout simplement parce que c’est la manière la moins couteuse de produire. Ronald Coase.
Si on ramène tout cela à cette métaphore, faire grandir notre immeuble consiste à chaparder les briques des fondations pour les placer au sommet au nom de la croissance. On imagine facilement ce qui arrive à la fin : L'immeuble est de plus en plus lourd et il repose sur des fondations de plus en plus fragiles, c’est l’effondrement !
Si cet effondrement se produit, cela signifie que tous les facteurs qui font que l'économie de production soit possible ont été réduits à néant. Notre Terre, autrefois nourricière, n'est plus capable de satisfaire nos besoins.
La signification de cette métaphore est que l’économie des choses que l’on compte toujours n’est possible que grâce à l’existence de choses que l’on ne compte jamais ! Nos économistes, financiers et comptables sont souvent emprisonnés dans la logique du court terme, la maximisation du profit, le rendement du capital financier, sans jamais intégrer l'idée que la prospérité financière ne peut se faire qu'au détriment des fondations même de toute l'économie. La gloire du court terme se faisant au détriment du long terme (tragédie des horizons).
L'équipe de Dennis Meadows nous a démontré qu'une économie de croissance infinie est illusoire dans un monde au ressources finies et dans un contexte où chaque production engendre nécessairement une dégénérescence par ailleurs.
Nous devons imaginer une économie où les fondations sont régénérées et protégées, tout en limitant la hauteur de cet immeuble à des choses essentielles. Il conviendra donc de se délester de la production de choses superflues, comme la consommation ostentatoire, l’obsolescence programmée, la création de faux besoins, ou le simple fait de créer des problèmes pour vendre des solutions (bullshitnovation).
Bon nombre de choses qui font la gloire de l’économie de marché, sont superflues en plus d’être délétères. Pour produire de la fausse richesse, nous détruisons l’inestimable !
Nous devons donc inventer une finance complètement nouvelle qui comprend et intègre ces enjeux de manière que notre immeuble soit stable et repose sur des fondations solides. Il s'agit de l'avènement d'une économie qui tiendra compte de ces fameuses choses que l'on ne compte jamais, une remise en cause disruptive de la théorie économique standard.
La solution NEMO IMS repose sur une parfaite compréhension de ces enjeux. NEMO IMS est une proposition de finance écologique de niveau mondial pour permettre une économie d’équilibre entre les critères de la société humaine et le respect des capacités de charge de la planète.
NEMO IMS préconise que la production de biens et services essentiels soit résiliente et peu polluante et ne soit pas impactée par des hausses de prix. À l'inverse, que les biens et services superflus, dont la production est souvent délétère, soit délaissés par les consommateurs par des mécanismes de taxes sur les transactions financières et commerciales.
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