NEMO IMS part du principe que la monnaie bancaire traditionnelle est entropique. C’est-à-dire, génératrice de désordre de par la manière et les conditions dont elle est émise et sa contrainte de remboursement. Ce sont les banques commerciales qui émettent la monnaie sous la contrepartie d’une dette.
Cette dernière devant être remboursée, contraint à une économie marchande, productiviste et extractive. En effet, la rentabilité est obligatoire pour solder une dette, et qui dit rentabilité dit généralement extraction et de là, nuisances écologiques (entropie). Nous comprendrons aussi que ce sont les activités les plus rentables qui sont les plus nuisibles et extractives.
Le terme neguentropic est emprunté à la thermodynamique et signifie réordonner un désordre. Nous parlons ici de désordres écologiques et sociaux.
Notre monde est sous la logique d'une économie financiarisée, où l'extraction engendre des revenus et la réparation engendre des charges. L’idée de NEMO IMS est d’inventer un opposé complémentaire à cette logique uniquement productiviste. Il nous faut maintenant envisager une finance dédiée à la régénérescence des communs. Les mécanismes de NEMO IMS proposent une nouvelle organisation monétaire, bancaire et financière pour permettre la décroissance sans remettre en cause les institutions humaines, publiques, politiques, sociales indispensables à la stabilité, la justice et le lien social.
Dans cette série, nous allons aborder pourquoi et comment NEMO IMS propose un modèle innovant pour répondre aux défis écologiques, sociaux et économiques auxquels notre monde est confronté. Pourquoi un nouvel imaginaire social et économique sera nécessaire.
Nous verrons que notre système actuel, basé sur une finance bancaire, nous pousse à une croissance continue et une exploitation excessive des ressources planétaires. Que cela nous mène vers des crises environnementales, sociales et géopolitiques sans précédent, comme des pics de production, le réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité et toutes les catastrophes, cataclysmes et conflits militaires qui s’y ajouteront immanquablement.
NEMO IMS suggère une rupture avec ce modèle pour adopter une approche plus durable et équilibrée. Mais le concept de NEMO IMS n'est pas de se passer des banques, car elles auront un rôle essentiel à jouer, mais plutôt de les compléter par de nouvelles institutions dédiées à faire des choses qu'elles ne savent pas faire seules. A savoir, financer la régénérescence de la planète et autres choses urgentes sur le plan collectif mais insolvables à court-terme.
Mais transformer le système financier ne suffira pas, il faudra aussi se défaire de la logique de la compétition mondiale pour adopter un système bien plus coopératif, se défaire du productivisme mondialisé pour adopter la précaution. Abandonner le culte de la performance pour adopter le culte de la pertinence.
La finance était originellement au service de l'économie. C'est maintenant l'économie qui est au service de la finance.
Dans le concept de NEMO IMS, la décroissance et la post croissance sont indispensables, dans l’idée que la croissance verte n’existe pas et que le découplage est impossible. C’est-à-dire, qu’il est impossible qu’une croissance puisse se faire sans engendrer de nuisances écologiques de toutes sortes, sans produire de réchauffement climatique ou d’érosion de la biodiversité.
La décroissance est un terme qui peut faire peur, ou sujet à polémiques. Souvent, quand on parle de décroissance, les gens ont du mal à imaginer une telle chose. Certains jugent cela immoral.
Ce rejet est dû au fait que l'on suppose généralement que sans croissance, il ne peut y avoir de progrès social ou de services publics, régaliens ou sociaux indispensables. Cette idée est due au fait que depuis des millénaires, les choses publiques sont financées par l’impôt. Donc, si pas de croissance pas d’impôt et donc, pas de financements pour ces institutions.
Si de la même manière, on envisage de financer la transition ou la régénérescence des communs par la fiscalité, on s’enferme dans un mécanisme où la réparation des externalités négatives est financièrement tributaire des processus économiques qui les engendrent. Un peu comme si on s’oblige à faire du « mal » pour gagner les moyens de faire du « bien ». Ce qu'il faut comprendre par faire du mal, c’est parler des externalités négatives engendrées par la production marchande, le découplage étant impossible.
Notre enjeu est donc de trouver une architecture monétaire, bancaire et financière inédite pour garantir des services publics efficaces, comme le progrès social, l’indice de développement humain, un Etat-providence, la transition écologique, la régénérescence des communs et la protection de la biodiversité, etc.. mais sans que ces financements ne soient dépendants d'une croissance productiviste. Si on reste enfermés dans l'architecture économique actuelle, où il n’y aurait pas d’autres solutions que la croissance, et on imagine illusoirement que cette croissance puisse être verte.
De réelles solutions ne pourront venir que si l’on transforme le système monétaire, financier, bancaire. C’est précisément ce que propose NEMO IMS. Cette solution propose donc de réorienter l'économie vers une décroissance contrôlée et volontaire, sans sacrifier les avancées sociales et le bien-être humain. Il s'agit aussi de faire la part des choses, d'adopter un regard critique et sans complaisances sur ce que l'économie produit pour générer de la croissance.
On imagine mal le nombre de choses absurdes, inutiles et polluantes que les hommes se contraignent à produire au nom de la réussite économique et à la gloire du PIB.
Il s'agit donc de discerner l'indispensable du superflu, écarter ce superflu et de faire en sorte que l'indispensable engendre le moins de nuisances possibles à la nature, au vivant et à la société.
L'idée est de mettre en place des arbitrages et de proposer des équilibres dans la réduction de la consommation matérielle et une la dépendance aux énergies fossiles. Ce paradigme doit accompagner une amélioration qualitative de la vie tout en garantissant la préservation des écosystèmes.
L'objectif de cette série est d'explorer les différentes composantes de NEMO IMS, de démontrer son fonctionnement, ses avantages, et de susciter un dialogue constructif sur la manière dont nous pouvons collectivement œuvrer pour un avenir plus durable et équitable.
Nous verrons que pour NEMO IMS, la création monétaire en nihilo et sans dette n’est pas un problème, à condition q u’elle s’accompagne d’une destruction monétaire par ailleurs. Une sorte de théorie quantitative dynamique de la monnaie. Pour illustrer cette idée, imaginons une corne d'abondance qui créerait de la monnaie sans dette et la flécherait vers des activités non-marchandes. Cette monnaie circulerait ensuite dans l'économie et les banques s'en serviraient comme réserves pour accorder des crédits aux secteurs marchands. Puis, nous ferions disparaître cette monnaie peu à peu lors des transactions marchandes. Ces fontes monétaires seraient soumises à des pondérations ; plus une activité serait nuisible, plus son revenu serait affecté par ces dispositifs. Cela obligerait les agents économiques à transformer leurs modèles s'ils veulent conserver leurs marges.
Pour NEMO IMS, la monnaie n’est pas une masse fixe et figée, généralement orientée vers le marché. Elle devient un outil politique agile et pilotable qui peut être utilisé d’une manière innovante pour aider à solutionner des dilemmes insolubles par les méthodes conventionnelles du marché. Vous comprendrez aussi qu’une monnaie sans dette peut être une arme de désendettement massive, par la loi du reflux monétaire.
Avec ce dispositif, nous pourrions financer sans dettes et sans impôts la transition écologique, la régénérescence et la préservation des communs, la création d’emplois et de services publics efficaces.
Tout ceci, en offrant aux nations la possibilité d’alléger leurs niveaux d’endettements et de proposer aux peuples des systèmes sociaux plus propices au bien être : le bonheur national brut. Évitant du même coup, le fait que des gens aient le désir légitime de quitter leurs terres de naissance. Ces pays ravagés par la guerre ou la misère et qui ne leur offrent qu’humiliations, violences et frustrations.
Vous verrez aussi que NEMO IMS n’est pas une proposition de système alternatif qui viendrait se positionner à côté du système dominant. Cette manière de voir les choses "feet in thin air" est sans intérêt, car elle n’aura que peu d’impacts et n’apportera finalement aucun changement significatif. Bien au contraire, NEMO IMS est une solution systémique qui a vocation à transformer le système dominant. De remplacer un système calamiteux et prédateur par un système plus durable et vertueux.
Dans cette proposition, les États, les peuples, les entreprises, les banques centrales, les institutions internationales ont forcément un rôle à jouer. L’idée est donc de placer ces acteurs autour d’une table, seule solution pour envisager un changement réel.
Nous aborderons plusieurs thématiques qui constituent le cœur théorique et conceptuel de NEMO IMS. Quels sont les dilemmes économiques actuels ? Comment la monnaie est créée par les banques pour accompagner la croissance ? Que ce système, bien qu’il scandalise les gens aux premiers abords, est en réalité incontournable mais incomplet. Il est nécessaire de le compléter par de nouvelles méthodes et de nouvelles institutions pour lui faire faire des choses qu'il ne sait pas faire. Comment financer mondialement la régénérescence afin de garantir les conditions de la vie sur Terre ? Comment s’organise le commerce international ? Pourquoi l’organisation du commerce international est une folie écologique et sociale ? Comment de défaire du dilemme de contrainte extérieure ? De la compétition extractive mondialisée ? Comment se défaire de l’emprise du dollar ? Quelles seront les politiques macro prudentielles proposées par NEMO IMS ? Comment éviter l’inflation si l’on utilise la planche à billet ? Nous aborderons bien d'autres sujets.
Le prochain post fera un bilan des dilemmes auxquels fait face notre monde actuel et que la résolution de ces dilemmes ne se fera pas sans envisager une refonte globale de nos mécanismes monétaires, bancaires et financiers. Découvrez comment la solution NEMO IMS pourrait redéfinir l'économie mondiale pour mieux répondre aux enjeux de notre époque.