Cela fait un certain temps que les chercheurs en économie se questionnent sur la transformation du système monétaire international. À part quelques pistes éclairées en France par Michel Aglietta, toutes les lectures disponibles sur la question, demeurent enfermées dans un paradigme productiviste, marchand et extractif qui met systématiquement en échec toute tentative de concilier SMI avec social et soutenabilité environnementale.
Cela n'aura échappé à personne que dans NEMO IMS il y a "IMS" (ou SMI en français) pour "International Monetary System". Effet, NEMO IMS n'a pas vocation à proposer une solution locale ou nationale mais internationale et ce, pour de multiples raisons :
Mettre en place une Architecture bancaire, monétaire et financière mondiale favorable à la préservation et la régénérescence des communs ainsi qu’à la décroissance (ou la croissance sélective).
Se défaire des mécanismes de la mondialisation poussant à la compétition internationale et poser les bases d'un système de coopération pour la préservation des conditions de la vie sur Terre.
Création d'un nouvel hégémon de commerce international non plus basé sur l'or ou l'exploitation des ressources naturelles, mais sur un consensus mondial reconnaissant, via un label, la valeur des activités de bien commun en y adossant une unité de compte servant de référentiel de comptabilité mondiale pour les échanges : le NEMO Exchange Standard.
Coordonner la transformation économique à l’échelon international pour plus d’efficacité.
Permettre la paix et l'équilibre par le fait que chaque nation ou chaque être humain pourra réussir économiquement par des processus autres que l'exploitation de ressources naturelles, garantir la justice, l'équilibre et la paix au niveau mondial dans le grand projet de la mise en place d'une économie soutenable.
Permettre une redistribution des cartes économiques en permanence, de même que la justice sociale, l’État providence, la justice, la santé, l'éducation, le BNB, la culture et des services publics solides et efficaces.
Se défaire de l’impérialisme américain du dollar et du paradigme extractif inhérent au système des devises clés en général.
Le système monétaire international (SMI) joue un rôle essentiel dans la facilitation des échanges financiers entre nations possédant des devises variées. Au cœur de ces échanges se trouvent les transactions monétaires qui compensent les mouvements de biens, de services, d'investissements, et autres revenus transfrontaliers. Historiquement, des monnaies comme le sequin de Venise, en circulation à travers l'Europe du XIIIe au XVIIe siècle, ont démontré l'importance d'une monnaie de commerce fiable.
Les fondements du SMI s'articulent autour de plusieurs piliers :
La convertibilité des devises assure que toute monnaie peut être librement échangée contre une autre, favorisant ainsi la fluidité des échanges internationaux.
Les régimes de change établissent comment le taux de change entre deux devises est défini, permettant ainsi de mesurer la valeur relative des monnaies. Ces régimes peuvent être fixes, flottants, ou hybrides.
Les mécanismes de liquidité garantissent l'accès aux devises en cas de nécessité, à travers des instruments tels que le soutien financier du Fonds Monétaire International (FMI), les accords de swap entre banques centrales, ou les pactes régionaux.
La coopération et la surveillance internationales visent à prévenir les conflits monétaires et les déséquilibres financiers, notamment ceux causés par des mouvements spéculatifs ou des déficits prolongés dans la balance des paiements.
Un déficit dans la balance des transactions courantes d'un pays peut entraîner une déperdition de devises. Si ce déficit persiste sans apport de capitaux extérieurs, le pays risque d'épuiser ses réserves de change, compromettant sa capacité à financer les importations vitales ou à rembourser sa dette en devises étrangères.
Le SMI est ainsi conçu comme un cadre de gouvernance collective, formel ou informel, qui influence la stabilité financière et monétaire à l'échelle globale. Il crée un environnement propice aux flux de capitaux internationaux, au commerce extérieur, et à la croissance économique mondiale. Ce système incarne le principe du "multilatéralisme monétaire et financier", encourageant les nations à favoriser la discussion et la collaboration mutuelle plutôt que les actions unilatérales.
À chaque fois que le monde a changé de système monétaire international, cela ne s'est fait qu'à la sortie d'une grande guerre. (Michel Rocard)
Espérons que la prochaine transformation du système monétaire fera mentir cette théorie. Les SMI (systèmes monétaires internationaux) ne sont pas uniques. Nous allons découvrir que de nombreux modèles se sont succédé dans l'histoire.
L'histoire de la monnaie est un récit complexe et parsemé d'innovations majeures et de bouleversements profonds. Des systèmes primitifs de troc, de dettes aux instruments financiers sophistiqués d'aujourd'hui, l'évolution de la monnaie a joué un rôle fondamental dans le développement des sociétés humaines.
Durant les premières phases de l'histoire humaine, le troc pouvait constituer en partie les modes d'échanges mais, par manque de praticité, son usage ne pouvait être une institution de grande échelle. Cette théorie du troc a donc été remise en cause par les anthropologistes : c'est la dette qui prévalait bien avant l'invention de la monnaie (le pouvoir libératoire de la monnaie sur la dette). Divers objets, tels que des coquillages, des pierres précieuses ou des denrées alimentaires, pouvaient servir de monnaies d'échange primitives.
On voit bien ici que la "chose" monétaire n'est finalement qu'une convention sociale. L'apparition des premières monnaies métalliques, sous forme de pièces frappées ou de lingots, a marqué une étape importante vers une économie plus formelle et structurée.
Plus tard, le système d'étalon-or, dans lequel la valeur de la monnaie est définie en fonction du prix de l'or, s'est imposé comme le système monétaire international dominant au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Ce système garantissait une certaine stabilité des prix et facilitait les échanges commerciaux entre les nations. Les nations pratiquaient les échanges dans une unité de compte convertible en or.
La Première Guerre mondiale porta un coup fatal à l'étalon-or, fragilisé par les tensions géopolitiques et l'accroissement des dettes souveraines. La période de l'entre-deux-guerres a été marquée par une instabilité monétaire accrue, la crise de 1929 avec les solutions keynésiennes qui suivirent, le New Deal, puis l'économie de guerre lors du second conflit mondial qui fit se redresser les Etats-Unis jusqu'à devenir la première puissance économique mondiale.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le système de Bretton Woods a instauré un nouvel ordre monétaire international, avec le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale et un système de parités fixes entre les principales devises et le dollar, lui-même adossé à l'or. Cette période de relative stabilité a favorisé la croissance économique et la reconstruction d'un monde dévasté par la guerre.
Le système de Bretton Woods s'est finalement effondré en août 1971, laissant place à un régime de changes flottants (accords de Jamaïque 1976) où la valeur des monnaies est déterminée par les forces du marché. Cette évolution a accru la volatilité des marchés financiers et posé de nouveaux défis à la gestion macroéconomique. En régime de change flottant, la valeur relative des devises entre-elles se détermine par les capacités des nations à exporter en comparaison de ce qu’elles importent ; plus une nation exporte, plus sa devise s’apprécie et moins elle exporte et plus sa devise se déprécie.
Nous commençons à comprendre le dilemme écologique que pose l'exploitation interminable des ressources naturelles dans le but d'exporter continuellement et stabiliser la balance de commerce extérieur.
L'histoire nous enseigne que l'innovation et l'adaptation sont les clés du succès dans un monde en constante évolution. Plus que jamais, notre monde a besoin d'un grand renouvellement conceptuel de l'organisation économique. Le paradigme Smith/Ricardo, basé sur l'idée que seul le commerce international est propice à l'instauration de la paix, est dorénavant dépassé.
Nous sommes enfermés dans un piège où à force de désirer la paix par les échanges, ce sont les échanges eux-mêmes et l'obligation d'extraire des ressources naturelles finies qui nous pousseront à la guerre, à cause de pénuries, de pics de production, de dérèglement climatique , montée des eaux, etc...
Le système monétaire international (SMI) actuel, dominé par le dollar américain, fait face à de multiples dilemmes qui remettent en question sa durabilité et son équité et soulignent la nécessité d'une réforme profonde pour assurer un avenir financier mondial plus stable et inclusif.
Le privilège exorbitant du dollar
Le "privilège exorbitant" du dollar se réfère à l'avantage considérable dont bénéficient les États-Unis du fait que leur monnaie sert de principale devise de réserve mondiale. Cela leur permet de financer leurs déficits à moindre coût.
L'hégémonie américaine
Cette prédominance du dollar confère aux Etats Unis une position dominante dans le système financier international et favorise l'hégémonie économique et politique américaine. Une telle hégémonie soulève des questions sur l'équilibre du pouvoir économique mondial et sur la souveraineté financière des autres pays.
Le dilemme de Triffin
Le dilemme de Triffin décrit la contradiction inhérente à la position du dollar comme monnaie de réserve mondiale : les États-Unis doivent fournir suffisamment de liquidité mondiale en émettant des dollars, ce qui risque de miner la confiance dans le dollar si le déficit des comptes courants des États-Unis devient trop important.
Le triangle d'incompatibilité de Mundell
Le triangle d'incompatibilité de Mundell, ou trilemme de Mundell, explique qu'il est impossible pour un pays d'avoir simultanément un taux de change fixe, une politique monétaire autonome et une parfaite mobilité des capitaux. Les pays ne peuvent opter que pour deux sur trois de ces options, ce qui limite leur capacité à répondre efficacement aux chocs économiques.
La guerre des monnaies
La "guerre des monnaies" décrit la compétition entre pays pour dévaluer leur monnaie afin de soutenir leur compétitivité à l'exportation. Cette dynamique crée des tensions commerciales et peut conduire à une "course vers le bas", nuisible à la stabilité économique globale.
Apologie d'une compétition prédatrice des ressources naturelles
La pensée économique promeut que c'est l'échange qui permet d'entretenir la paix. Mais cette logique interminable de commerce de marchandises encourage une compétition prédatrice pour les ressources naturelles, exacerbant les problèmes environnementaux et sociaux. Le rééquilibrage de la balance de commerce extérieure ne peut se faire que par une extraction perpétuelle et cette approche court-termiste menace la durabilité écologique ainsi que la justice sociale à l'échelle mondiale.
Dilemme de la contrainte extérieure
Le dilemme de la contrainte extérieure fait référence à la difficulté pour les pays de développer leurs économies sans accumuler des dettes extérieures insoutenables et de se contraindre à une logique de compétition productiviste et internationale. Cela limite leur capacité à investir dans des secteurs clés pour la soutenabilité, la précaution et la régénérescence des communs.
Ces dilemmes structurels du système monétaire international actuel nécessitent une réflexion nouvelle sur les moyens de le réformer pour répondre à nos enjeux. Une nouvelle architecture financière mondiale, plus équitable et durable, est nécessaire pour surmonter ces défis et construire un avenir économique en harmonie avec les limites de notre planète.
Maintenant, plutôt que d'organiser la paix mondiale par les échanges, organisons cette paix dans un grand projet de préserver notre planète avec la proposition NEMO IMS. Les nations obtiendront leur liquidité dans le cadre d'activités régénératives et seront invitées à les utiliser dans le commerce de biens et services faiblement préjudiciables
NEMO IMS propose une révolution de la pensée monétaire qui sera bien plus à même de répondre à nos dilemmes écologiques et sociaux que tout ce que nous avons connu. Plutôt que d'adosser la monnaie à des choses que tous désirent, soumettons sa création à la condition de réaliser des choses que les marchés peinent à faire, faute de solvabilité à court terme. Ainsi, plutôt que définir la valeur de la monnaie sur l'or, adossons-la par convention à la régénérescence et la préservation des conditions de la vie sur notre (unique) planète.
Par définition, une devise dite "clé" est une monnaie nationale qui joue le rôle de liquidité dans le commerce international. Typiquement : le dollar, l'euro et le yen jouent ce rôle à des degrés divers. Nous avons vu, dans le paragraphe précédent, les dilemmes (Triffin, Mundell, Privilège exorbitant, hégémonie, économie extractive, compétition, etc..) que peuvent occasionner les SMI basés sur les devises clés (dollar, euros, yen).
Dans le paysage économique mondial, la prédominance des devises clés, notamment le dollar américain, l'euro et le yen, suscite débat. Ces monnaies jouent un rôle (trop) central dans les transactions internationales, le financement, ainsi que le recours pour les banques centrales à disposer des réserves de change libellées en devises clés. Cependant, cette dépendance aux devises clés soulève des questions sur l'équité, la stabilité et la souveraineté économique dans un système monétaire international en évolution. La pertinence de ces devises clés mérite donc d'être réévaluée à l'aune des défis contemporains et des possibilités technologiques émergentes.
Le "privilège exorbitant" du dollar, comme l'a qualifié Valéry Giscard d'Estaing, confère aux États-Unis des avantages économiques significatifs mais crée également des déséquilibres mondiaux. Le dilemme de Triffin, qui décrit l'incompatibilité entre les rôles domestiques et internationaux d'une monnaie de réserve, met en lumière les tensions structurelles du système actuel. Les cycles de liquidité mondiale dépendent excessivement de la politique monétaire américaine, entraînant volatilité et vulnérabilité pour les économies émergentes. NEMO IMS propose de se défaire de la logique de liquidité de réserve internationale et d’adopter un paradigme radicalement novateur avec NEMO Exchange Standard.
Pour sortir des dilemmes observés avec les devises clés, nous proposons d'adopter NEMO Exchange Standard. NEMO Exchange Standard n'est pas une monnaie internationale, mais plus précisément un référentiel de comptabilité international autour duquel toutes les devises du monde se convertiront directement entre-elles sans recours à des réserves de change en dollar.
Les devises des nations participant à NEMO IMS disposeront d'un taux de change fixe (mais révisable) avec le référentiel NEMO Exchange Standard. Il suffira d'une simple application de la règle de trois pour convertir une devise dans une autre. Une institution nommée NEMO Swift aura la prérogative de procéder à ces mécanismes pour l'organisation du commerce international.
Ainsi, le paiement en devise de l'importateur sera détruit et le paiement en devise de l'exportateur sera créé à travers le référentiel NEMO Exchange Standard.
Exemple : Transaction entre la France et le Japon
Imaginons un exemple simplifié pour illustrer le fonctionnement du NEMO Exchange Standard dans un scénario de commerce international.
Pays exportateur : France
Pays importateur : Japon
Produit : Vin français
Prix de vente : 10 000 €
Taux de change fixe révisables (fictifs pour l'exemple) :
1 € = 2.85 NES (NEMO Exchange Standard)
1 ¥ (Yen japonais) = 0.2 NES (NEMO Exchange Standard)
Le taux de change (au certain) pour 1 € en ¥ est 2.85/ 0.2 = 14.25
Donc 1 € = 14.25 ¥
Étapes de la transaction
Conversion du Prix de Vente :Prix en € (euros) : 10 000 € Conversion en NES selon le taux de change : 10 000 € * 14.25 = 142 500 ¥
Procédure de paiement via NEMO Swift : L'entreprise japonaise paie 142500 ¥ pour l'importation du vin français. NEMO Swift reçoit le paiement en ¥, convertit la somme en 10 000 €. Le paiement initial en ¥ de l'importateur japonais est "détruit" dans le processus, tandis que le paiement en € pour l'exportateur français est "créé" via le NEMO Swift, basé sur le taux de conversion établi.
Ce système de change, basé sur une simple règle de trois, est inspiré du régime de change qui prévalait en 1820 avec l'étalon Or sur la Livre Sterling britannique, à la différence que l'or a été remplacé par l'étalon NEMO.
Faut-il le préciser ? Nous avons bien compris que ces créations / destructions de devises ne concernent que des écritures comptables ; nous sommes ici dans le domaine scriptural.
Résultat
L'entreprise française reçoit le paiement pour le vin en €, conformément au taux de conversion NES.
La transaction est facilitée par le NEMO Swift, qui assure que les monnaies nationales sont converties directement via le référentiel NEMO Exchange Standard, sans nécessiter des réserves de change en dollar ou une autre devise clé.
Avantages
La simplicité : La transaction est simplifiée grâce à l'utilisation d'un référentiel de comptabilité unique (NES) pour la conversion directe entre les devises.
La stabilité : Les taux de change fixes, bien que révisables, apportent une prévisibilité et une stabilité aux transactions internationales.
L'autonomie : la dépendance aux devises clés est réduite et les pays participants acquièrent une plus grande autonomie économique et financière.
Une barrière contre les propagation des crises : NEMO Exchange Standard pourrait fonctionner comme une barrière contre la propagation des crises financières, telles que la crise des subprimes, grâce à plusieurs de ses caractéristiques et mécanismes endogènes.
La sortie de l'économie extractive mondialisée basée sur l'exploitation intensive des ressources naturelles et la recherche incessante de croissance économique. Les fluctuations de change ne sont plus la conséquence des mécanismes d’import / export. Cela réduit la pression mondiale qui contraint les pays de maintenir des balances commerciales compétitives par des moyens souvent destructeurs pour l'environnement ou exploitants socialement.
NEMO IMS favorise un commerce international plus équilibré et sort des mécanismes de fluctuations monétaires via les logiques extractives, en mettant en place un mécanisme transparent et équitable pour les transactions transfrontalières.
De plus, ce système n'est plus tributaire de la dette américaine (ou des devises clés en général) qui pousse le monde à toujours plus de productivisme et d'extraction. Plus propice à instaurer des mécanismes d'autonomies et de réindustrialisations nationales stratégiques et écologiques, NEMO IMS permet une dé-mondialisation et une dé-financiarisation globale, dispositifs indispensables pour permettre une économie préservation et régénérescence des communs.
Comme dans une toile d'araignée, tous les nœuds de cette toile (les devises nationales) sont connectés aux autres par le biais des fils (les taux de change fixes, mais révisables). Cela crée une structure où chaque élément assure mathématiquement la stabilité de l'ensemble et fige l’interconnexion des devises les unes aux autres dans le système NEMO Exchange Standard.
Dans ce mécanisme, inspiré de l'étalon Or/sterling du 19e siècle, les régulations macro-prudentielles se font par d'autres dispositifs que les fluctuations de changes !
Ce sont les émissions de NEMO Green DTS dédiés aux financements d'activités de régénérescence et préservation des communs qui rééquilibreront et stabiliseront les économies nationales.
NEMO IMS neutralise les dilemmes exposés par le triangle d'incompatibilité de Mundell. Si les taux de change sont fixes avec NEMO IMS, les nations recouvrent toute la latitude de leurs politiques monétaires, ainsi que la libre circulation des capitaux.
La question fondamentale de la souveraineté sera un des grands chantiers pour la mise en oeuvre de NEMO IMS et de son référentiel de change international : NEMO Exchange Standard. Nous avons toujours envisagé la notion de souveraineté sous un angle national et en particulier pour les questions monétaires.
Mais se pose alors une question primordiale : si l'unité de compte NEMO Exchange Standard n'est la devise d'aucune nation, d'où peut bien provenir la souveraineté qui lui confère sa légitimité ?
Dans un contexte global marqué par des défis environnementaux sans précédents et une interdépendance économique croissante, l'appel à une souveraineté internationale qui légitime et protège les communs planétaires est pertinent. En effet, cette souveraineté, incarnée par le GAIA Economic Symposium, reformulerait le droit international et de la gouvernance mondiale, plaçant la préservation des biens communs de l'humanité - l'atmosphère, les océans, la biodiversité, et les écosystèmes terrestres - au cœur de ses objectifs.
NEMO IMS propose une redéfinition universelle de la souveraineté. La souveraineté internationale, dans cette conception, transcende la notion traditionnelle centrée sur l'autorité exclusive des États sur leur territoire et leur population. Comprenant que la coopération mondiale est la seule voie envisageable, elle reconnaît que certains biens et défis dépassent les frontières nationales et requièrent une gestion collective. Cette approche redéfinie de la souveraineté vise à garantir que les actions entreprises dans n'importe quelle partie du monde tiennent compte de leur impact sur les communs planétaires et sur le bien-être de toute l'humanité.
Légitimation des communs planétaires
Légitimer les communs planétaires implique de reconnaître leur valeur intrinsèque et leur importance cruciale pour la survie et la prospérité de toutes les formes de vie sur Terre. Cela nécessite l'établissement de cadres juridiques et de mécanismes de gouvernance qui assurent leur protection et leur gestion durable, en s'appuyant sur les principes de justice, d'équité et de responsabilité intergénérationnelle.
Mécanismes de gouvernance
Dans l'objectif d'une économie soutenable, il est essentiel de développer des institutions internationales et des accords multilatéraux capables de mettre en œuvre et de renforcer des politiques favorisant la préservation des communs. Ces mécanismes devraient être dotés de l'autorité et des ressources nécessaires pour mener à bien leur mission, tout en étant suffisamment flexibles pour s'adapter aux réalités et aux besoins changeants de la planète et de ses habitants. Une souveraineté internationale efficace dans la protection des communs planétaires requiert la participation active et équitable de tous les pays. La prise de décision doit être inclusive, permettant à ceux qui sont le plus directement affectés par la dégradation environnementale et le changement climatique - souvent les communautés les plus vulnérables et marginalisées - de jouer un rôle central dans la gestion des communs.
Défis et perspectives
L'établissement d'une souveraineté internationale légitimant les communs planétaires soulève des défis significatifs, notamment en termes de réalignement des intérêts nationaux avec les objectifs globaux, et de combat contre les inégalités et les divisions politiques existantes. Cependant, face à l'urgence écologique et à l'interconnexion croissante de notre monde, cette démarche apparaît non seulement souhaitable mais indispensable.
L'avènement d'une souveraineté monétaire internationale reconnaissant et protégeant les communs planétaires représente un horizon vers lequel tendre pour garantir un avenir durable et équitable pour tous. En ré-imaginant les principes de souveraineté et de gouvernance mondiale, nous pouvons ouvrir la voie à une ère de coopération renforcée, où les intérêts de la planète et de ses habitants sont véritablement alignés.